04 mai 2006

Dans la quatrième de couverture du livre de Peter Handke, Le Chinois de la douleur, je lis :
«Le livre montre cela : la vie, les choses après la révélation de l’imperceptible différence.»
A l’intérieur du livre, je trouve des lignes soulignées, traces d’une lecture ancienne :

Peut-être est-ce cela qui a conduit à la séparation ? Souvent, mon problème, c’est de ne pas arriver à poser des questions. Or, je ne suis fait que de questions.

(Peter Handke, Der Chinese des Schmerzes, Frankfurt am Main, Suhrkamp Verlag, 1983, éd. fr. Le Chinois de la douleur, Gallimard, 1986, p. 24)

La Comédie française a décidé de retirer la pièce de P. Handke, Voyage au pays sonore ou l’Art de la question de sa programmation 2006-2007 car l’écrivain s’est rendu aux obsèques de Slobodan Milosevic.
Le prix Nobel de littérature, Elfriede Jelinek a déclaré :

Je suis horrifiée que la Comédie-Française fonctionne aujourd’hui comme une autorité de censure et retire de son programme une pièce de Peter Handke pour ôter à l’écrivain, à cause de ses positions proserbes, toute « visibilité publique ». (…) Quiconque empêche un artiste d’exercer son métier (et de présenter ses œuvres au public) commet un crime non seulement contre ce poète mais contre le public tout entier. Un procédé de ce genre est le moins approprié qui soit pour rendre justice aux victimes du régime de Milosevic.

http://www.liberation.com/page.php?Article=379103

Peter Handke : "J'écris pour ouvrir le regard"
LE MONDE DES LIVRES | 04.05.06

© Le Monde.fr

Une phrase lumineuse de Rosa Luxemburg me revient :

La liberté de penser est avant tout la liberté de ceux qui ne pensent pas comme nous.


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