27 mai 2006

MES RENDEZ-VOUS AVEC LES LECTEURS:

-SAMEDI 10 juin 2006, 16:30
SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES,
5ème rencontre du Club des lecteurs/Les Médiathèques
Médiathèque Jean Rousselot de Guyancourt
12 place Pierre Bérégovoy, 78280 Guyancourt
Renseignements et réservation au 01 39300850

LE POLAR MEDITERRANEEN: Véritable Ecole ou Meurtres au Soleil? avec
Maurice Gouiran, Gilda Piersanti, auteurs de romans policiers et Anne-Charlotte Sangam, auteure d’une étude sur Jean-Claude Izzo et Manuel Vasquez Montalban

Cédric Bru, modérateur (www.lesobsedestextuels.com)

-16-18 JUIN 2006
METZ, L'Eté du Livre, 19e édition (www.etedulivre.com)

-16-19 NOVEMBRE 2006
COGNAC, Salon des littératures européennes, 19e édition (www.litterature-europeenne.com)

23 mai 2006

Jeudi dernier, 18 mai, j’ai vu aux Trois Luxembourg le très émouvant film de

Nurith Aviv, MISAFA LESAFA («D’une langue à l’autre»)

suivi du très émouvant témoignage de Aldo Naouri, qui ouvrait le débat.

Neuf personnes, poètes, écrivains, artistes, rendaient compte de leur condition
d’«entre-deux-langues» : l’hébreu, qu’ils avaient appris, et leur langue maternelle.

Cette condition, qui n’est pas nécessairement déchirante, est souvent «déviante» dans le sens étymologique du mot : «qui fait sortir de la voie».

Cette force «déviante» de la langue non-maternelle, je la tiens pour foncièrement créatrice car elle nous restitue la langue comme «quelque chose qui ne va pas de soi».
Je vois dans cette condition les prémisses mêmes de l’acte littéraire.

On me demande souvent, ainsi qu’il doit arriver à tous ceux qui «pratiquent» dans deux, voire plusieurs langues :

«Dans quelle langue rêvez-vous ?».

J’ai envie de répondre :

«Dans la langue des rêves.»

http://nurithaviv.free.fr/


04 mai 2006

Dans la quatrième de couverture du livre de Peter Handke, Le Chinois de la douleur, je lis :
«Le livre montre cela : la vie, les choses après la révélation de l’imperceptible différence.»
A l’intérieur du livre, je trouve des lignes soulignées, traces d’une lecture ancienne :

Peut-être est-ce cela qui a conduit à la séparation ? Souvent, mon problème, c’est de ne pas arriver à poser des questions. Or, je ne suis fait que de questions.

(Peter Handke, Der Chinese des Schmerzes, Frankfurt am Main, Suhrkamp Verlag, 1983, éd. fr. Le Chinois de la douleur, Gallimard, 1986, p. 24)

La Comédie française a décidé de retirer la pièce de P. Handke, Voyage au pays sonore ou l’Art de la question de sa programmation 2006-2007 car l’écrivain s’est rendu aux obsèques de Slobodan Milosevic.
Le prix Nobel de littérature, Elfriede Jelinek a déclaré :

Je suis horrifiée que la Comédie-Française fonctionne aujourd’hui comme une autorité de censure et retire de son programme une pièce de Peter Handke pour ôter à l’écrivain, à cause de ses positions proserbes, toute « visibilité publique ». (…) Quiconque empêche un artiste d’exercer son métier (et de présenter ses œuvres au public) commet un crime non seulement contre ce poète mais contre le public tout entier. Un procédé de ce genre est le moins approprié qui soit pour rendre justice aux victimes du régime de Milosevic.

http://www.liberation.com/page.php?Article=379103

Peter Handke : "J'écris pour ouvrir le regard"
LE MONDE DES LIVRES | 04.05.06

© Le Monde.fr

Une phrase lumineuse de Rosa Luxemburg me revient :

La liberté de penser est avant tout la liberté de ceux qui ne pensent pas comme nous.


02 mai 2006

Dans sa préface au Docteur Jivago, Eugenio Montale écrit qu’il s’agit d’ :

Un poème dans lequel les personnages refusent le relief du grand roman naturaliste pour se montrer tels qu’ils sont : des feuilles mortes emportées dans le tourbillon par le souffle d’une grande tempête.

(Boris Pasternak, Il Dottor Zivago, Torino, Einaudi, 1967, p. VIII)