23 mai 2006

Jeudi dernier, 18 mai, j’ai vu aux Trois Luxembourg le très émouvant film de

Nurith Aviv, MISAFA LESAFA («D’une langue à l’autre»)

suivi du très émouvant témoignage de Aldo Naouri, qui ouvrait le débat.

Neuf personnes, poètes, écrivains, artistes, rendaient compte de leur condition
d’«entre-deux-langues» : l’hébreu, qu’ils avaient appris, et leur langue maternelle.

Cette condition, qui n’est pas nécessairement déchirante, est souvent «déviante» dans le sens étymologique du mot : «qui fait sortir de la voie».

Cette force «déviante» de la langue non-maternelle, je la tiens pour foncièrement créatrice car elle nous restitue la langue comme «quelque chose qui ne va pas de soi».
Je vois dans cette condition les prémisses mêmes de l’acte littéraire.

On me demande souvent, ainsi qu’il doit arriver à tous ceux qui «pratiquent» dans deux, voire plusieurs langues :

«Dans quelle langue rêvez-vous ?».

J’ai envie de répondre :

«Dans la langue des rêves.»

http://nurithaviv.free.fr/


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