07 novembre 2005

6 novembre 2005
J'ai vu le film de Haneke, "Caché".
Une vie ordinaire, presque immobile comme le cadrage de la caméra qui nous met d'emblée mal à l'aise en nous plongeant dans le doute: où sommes-nous? Dans l'histoire ou dans les yeux des personnages en train de regarder leur histoire? L'image sur l'écran est celle du récit ou bien celle que sont en train de regarder les personnages du récit?
Le doute sera dilué tout le long du film comme une goutte de poison dans une boisson au goût familier.
Il ne se passe pas grand-chose dans cette histoire, et le secret d'enfance, très tôt suggéré, ne semble pas être l'objet réel du récit, ni la cause profonde de tous les mensonges dont se révèle tissée cette vie de famille, apparemment lisse et tranquille. C'est comme si tout se passait bien jusqu'à l'intrusion de cet oeil qui met les protagonistes face à leur propre vie. Comme si de nous regarder vivre ne pouvait que nous faire glisser sur ce terrain hautement inconfortable et miné d'où surgissent toutes les interrogations. Ces interrogations qui en appellent forcément à notre passé, à ce que de notre passé nous partageons dans le couple, à ce que de nous-meme nous confions à nos enfants.
Il n'y a pas de réponse, à la fin du film, quant au vrai responsable de tout le malheur qui s'installe par la simple faute des images dans une vie tranquillement bourgeoise et intellectuelle, mais le long plan final semble suggérer subrepticement que l'ennemi est plus souvent dedans que dehors.

1 commentaire:

Gilda Piersanti a dit…

Merci, merci, merci.
Le blog a été conçu par un brillantissime étudiant parisien de quinze ans, Kévin Perez, qui a également imaginé et mis en oeuvre le site avec la collaboration de son ami Flavien Léger, seize ans.